La spiruline

La spiruline aurait plus de trois milliards d’années. Elle est à l’origine de l’oxygène sur terre, grâce à qui nous sommes là. Merci à elle !
Classée scientifiquement parmi les cyanobactéries, elle est plus communément appelée micro-algue. En effet, elle mesure moins de 100 microns, soit un dixième de millimètre.

Lac de spiruline

Cette micro-algue vit naturellement dans certains lacs de la couronne tropicale. Il est nécessaire que ces lacs disposent d’un pH très élevé (environ 10), de chaleur et de nombreux nutriments indispensables à son développement. Le spirulinier s’attache quotidiennement à recréer les conditions optimales pour sa croissance.

La spiruline était déjà consommée par les aztèques et une peuplade du Tchad, les Kanembous. Une population étrangement en pleine santé dans la bande du Sahel, réputée pour ces nombreuses famines.

Dans les années 50, un chercheur américain, M. Ripley Fox, a étudié cette particularité et a donc « redécouvert » la spiruline. Il a fort justement pensé que multiplier sa culture pourrait sauver de nombreuses personnes de la famine.

Morphologie :

Notre micro-algue n’est pas visible à l’œil nu. Ce filament est composé de cellules adjacentes et mesure en moyenne 300 ym de long soit 0,3 millimètre. Elle se présente sous la forme d’une spirale comportant en moyenne une dizaine de spires. J’ai pu observer des « phénomènes » de plus de 80 spires

Distribution :

Le développement de la spiruline nécessite un milieu spécifique. En effet, elle se développe dans de l’eau possédant un pH très élevé, pH basique compris entre 9.5 et 11. (l’eau dite douce a un pH de 7). En phase de production, la température de l’eau est comprise entre 20 °C et 35°C. Nécessitant également une bonne luminosité, on trouve naturellement de la spiruline dans certains lacs de la ceinture tropicale. C’est ainsi qu’il a été découvert une souche de spiruline dans le lac Tchad dans la région du Kanem. La tribu des Kanembous disposait d’une étonnante vitalité à comparer de celles des tribus avoisinantes. Mais bien avant eux, les aztèques récoltaient une sorte de purée verte dans un lac maintenant disparu près de Mexico, qu’ils faisaient sécher au soleil pour la consommer sous forme de galette.

Par la suite, il a été découvert ce micro-organisme dans des lacs en Inde (Lonar), en Chine, au Pérou (variété Paracas) et donc en Afrique : Éthiopie, Kenya, Maroc, Madagascar (Toliara).

Sa composition :

Comme le rappelle le nutritionniste Christopher Vasey, « la spiruline détient plus de protéines, de bêta-carotène (vitamine A), de vitamine B12, de fer et d’acide gamma-linolénique (oméga 6) que n’importe quel autre aliment ». Avant de voir plus en détail sa composition, voici en quelques chiffres la répartition moyenne de ses nutriments :

  • Protéines : 55 à 70% (selon la récolte)
  • Glucides : 15 à 25%
  • Minéraux : 7 à 13%
  • Lipides : 4 à 7%
  • Fibres : 4 à 7%

Valeur énergétique : 160 kJ, soit 38 Kcal pour 10g.

Il faut noter que les différents nutriments de la spiruline agissent en synergie : les effets bénéfiques de l’ensemble sont plus importants que ceux de chaque nutriment pris séparément.

Les protéines :

Outres la qualité hautement digestible de la spiruline, on peut noter que la production de protéines de la spiruline est remarquable sur le plan écologique :

  • 3 fois moins d’eau que le soja, et 50 fois moins que le bœuf
  • 3 fois moins d’énergie que le soja, et 120 fois moins que le bœuf
  • 20 fois moins de surface agricole que le soja, et 200 fois moins que le bœuf

Les protéines de la spiruline contiennent les huit acides aminés dits essentiels, c’est-à-dire ceux que notre organisme ne peut pas synthétiser et qui doivent donc nous être apportés par l’alimentation (isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane et valine).

Les protéines jouent un rôle essentiel dans l’organisme :

  • Elles participent à l’édification de nos cellules et de nos tissus.
  • Elles entrent dans la composition de nos enzymes.
  • Elles interviennent dans la formation d’immunoglobulines (aC), les fameux anti-corps, qui nous défendent contre les microbes !
  • Elles sont une source d’énergie.

Les glucides :

Les glucides sont les principaux carburants de notre corps et sont donc indispensables à son bon fonctionnement.

Le glucose issu de la digestion des glucides va servir :

  • À fournir de l’énergie.
  • À être stocké dans les cellules du foie et des muscles pour servir de réserve en énergie.
  • À être transformé en triglycérides (en graisse) s’ils sont en excès.

Les glucides de la spiruline sont principalement constitués de rhamnoses aminés, de glucosannes et de glycogène. Parmi ceux-ci, on trouve le meso-inositol phosphate, qui est une bonne source de phosphore et inositol. L’inositol est une vitamine appartenant au groupe B, qui a notamment une action sur le métabolisme des lipides. Les polysaccharides de la spiruline auraient des effets de stimulation des mécanismes de réparation de l’ADN et disposeraient de qualité anti-virale

Les lipides :

Outre leur rôle connu de réserve d’énergie sous forme de graisses stockées dans le tissu adipeux, les lipides ont :

  • Un rôle structural de la membrane des cellules plasmiques et des membranes internes. Ils forment une double couche.
  • Ils transportent tous les éléments liposolubles à travers la membrane, notamment les vitamines A, D, E, F.
  • Un rôle métabolique dans les hormones stéroïdes, les acides biliaires, les eicosanoides.

Notre spiruline contient entre 6% et 13% de lipides dont les très utiles omégas 6 : le palmitoléique, le stéarique, l’oléique, le linoléique, et l’exceptionnel GLA gamma-linoléique.

Ces deux derniers stimulent la production d’hormones, combattent le mauvais cholestérol et contribuent à la croissance et à la multiplication des cellules. Le Gamma-linoléique est important dans les réactions anti-inflammatoires et immunitaires.

Les vitamines :

Les vitamines sont responsables du métabolisme, du développement et de la protection cellulaire. Hors-mis la vitamine D qui est synthétisée par la peau, la totalité des vitamines doit être apportée par l’alimentation. Certaines d’entre elle peuvent être stockées dans les tissus gras de l’organisme ou au niveau hépatique et musculaire (vitamines A, B9, B12, D et E).

Les principales vitamines présentes dans la spiruline sont :

  • Vitamine A : (β-carotène) environ 15 fois plus que dans les carottes.
  • Les Vitamines du groupe B : B1, B2, B3, B5, B6, B7, B8, B9, B12.
  • Vitamine D
  • Vitamine E
  • Vitamine K

Les minéraux et oligo-éléments :

Les minéraux représentent 6% du poids du corps. Ils sont présents en très grande quantité dans le squelette, principalement, et doivent être apportés par l’alimentation.

Les minéraux les plus intéressants de la spiruline sont :

  • Le calcium
  • Le cuivre
  • Le fer
  • Le magnésium
  • Le manganèse
  • Le phosphore
  • Le potassium
  • Le sélénium
  • Le sodium
  • Le zinc

Les pigments :

La Spiruline est une micro algue bleu-vert contenant un grand nombre de pigments.

  • Les caroténoïdes :
    Le β-carotène fait partie de cette famille de pigments et est particulièrement bien représenté dans la spiruline qui en contient 20 à 25 fois plus que la carotte. Le β-carotène (cf. Provitamine A) représente 56% des caroténoïdes totaux de la spiruline, le reste étant composé principalement de physoxanthine et de cryptoxanthine. Ces nutriments travaillent en synergie pour lutter contre les radicaux libres comme ceux produits lors des efforts physiques intenses ou d’endurance. Ils sont aussi assimilables que ceux des carottes et des légumes à feuille
  • La chlorophylle :
    Pigment de la photosynthèse, elle est présente à hauteur de 1% dans la spiruline. La chlorophylle permet d’oxygéner l’organisme, de le désintoxiquer et surtout de maintenir l’équilibre acido-basique. La chlorophylle exerce également une action stimulante sur les muscles, les nerfs et tonifie le cœur tout en participant à la synthèse de l’hémoglobine lorsqu’elle est associée à une quantité adéquate de magnésium. Or la spiruline est également l’aliment le plus riche en ce nutriment essentiel !
  • La phycocyanine :
    Elle possède des capacités anti-inflammatoires et anti-tumorales et se révèle aussi être un anti-oxydant très puissant. Elle neutraliserait 20 fois plus de radicaux libres que la vitamine C et 16 fois plus que la vitamine E. Elle a par ailleurs une action similaire à l’érythropoïétine dans le domaine de l’oxygénation cellulaire, tout en étant parfaitement naturel et sans aucun effet secondaire.
  • Les polysaccharides :
    Glucides complexes facilement assimilables par le corps.

Les acides aminés :

Les acides aminés essentiels (qui ne peuvent pas être synthétisés par notre organisme, et doivent donc être apportés par l’alimentation) : isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine.

Les acides aminés non essentiels :

  • Arginine, histidine (seuls les nourrissons en ont besoin).
  • Cystéine, glycine, tyrosine (sont parfois nécessaires à certaines populations qui ne sont pas capables de les synthétiser en quantités suffisantes).
  • Alanine, aspartique, glutamique, proline, sérine.